Rentrée sociale : les paradoxes du gouvernement

Uniopss

Interrogé dans le cadre d’un entretien filmé, Jérôme Voiturier, directeur général de l’Uniopss, revient sur les grandes tendances de cette rentrée sociale 2019.

A l’occasion de la publication du Document de rentrée sociale, Jérôme Voiturier revient les éléments marquants de la rentrée sociale. Il souligne tout d’abord que l’on se situe à un moment charnière du quinquennat. Alors que le gouvernement a annoncé un Acte II du quinquennat plus social et plus à l’écoute des acteurs de terrain, nous nous trouvons face à une multitude de réformes à venir. Parallèlement, il existe nombreuses urgences, notamment pour les personnes en situation de précarité.

Il faut donc, selon lui, se poser la question de la finalité du projet. Tandis que l’Acte I s’est focalisé sur le rétablissement des comptes publics, l’Acte II ne peut se situer sur cette ligne unique, en négligeant les questions environnementales et de justice sociale. Le directeur général de l’Uniopss insiste par ailleurs sur la nécessaire cohérence des politiques. Ainsi, il apparait par exemple paradoxal de vouloir réduire à néant le nombre de sans-abri et dans le même temps, de diminuer de 1, 35 milliard d’euros les crédits dédiés au logement.

Enfin, Jérôme Voiturier revient sur la question de la temporalité des réformes. « La réforme de la dépendance vise à répondre à des problématiques de la société française à l’horizon 2050 et la réforme du Revenu universel d’activité ne produira pas ses effets avant 2023… » Or, « il y a une urgence sociale immédiate à laquelle il faut répondre. »
En cette rentrée sociale, l’un des enjeux pour le gouvernement est donc de parvenir à relier ces deux objectifs de court terme et de moyen terme.